Je prends soin de moi
C’est décidé,j’arrête de fumer !
Le tabac reste la première cause évitable de mortalité en France. Chaque année, 75 000 décès lui sont attribués, dont 46 000 estimés à la suite d’un cancer(1). Bonne nouvelle : il n’est jamais trop tard pour bénéficier des effets d’une vie sans cigarette. Puisque c’est la période des bonnes résolutions, si on en profitait pour s’en passer définitivement ? Bernard Antoine, addictologue, tabacologue et hypnothérapeute, nous donne toutes les infos pour y arriver.
Pourquoi je suis accro ?
Fumer est une véritable addiction, qui repose sur ce qu’on appelle les « 3 C » : elle est à la fois chimique, comportementale et cognitive. Chimique, via la nicotine ? Pas seulement ! « Contrairement aux idées reçues, le tabac lui-même nous rend dépendant, explique notre expert. Et les sucres ajoutés accentuent le phénomène. » En plus, certains stimuli déclenchent l’envie de fumer, comme le café du matin ou la pause « clope » au travail. Mais la dimension cognitive est sans doute la plus importante. Ce sont les pensées que l’on entretient, du type : je sais qu’il faut que j’arrête, mais j’aime trop ça. « Pourtant, à l’inverse d’un sommelier qui décrirait un bon vin, aucun fumeur n’est capable de définir ce qu’il apprécie dans une cigarette plutôt que dans une autre », s’amuse Bernard Antoine. L’enjeu ? Arrêter, mais surtout… ne jamais recommencer !
La volonté, ça ne suffit pas !
Ce qui conditionne la réussite, ce n’est pas de « devoir » arrêter de fumer, mais de le « désirer » vraiment. « Mieux vaut chercher de bonnes raisons que la seule motivation », assure l’addictologue. Monter deux étages sans finir essoufflé, avoir meilleure haleine, rester en bonne santé pour vivre sa meilleure vie… À chacun les siennes ! L’expert l’admet, cela peut prendre du temps : « C’est un processus de maturation, à l’image d’une pomme mûre qui tombe naturellement. »
Des bénéfices immédiats !
- Après quelques heures : le monoxyde de carbone est éliminé, l’oxygénation de l’organisme s’améliore.
- Au bout de 3 jours : je respire mieux, le goût et l’odorat reviennent.
- Après 2 à 3 semaines : mon endurance est boostée.
- À partir de 1 an : le risque d’infarctus est réduit de moitié, celui d’AVC (accident vasculaire cérébral) est équivalent à celui d’un non-fumeur.
- Après 10 à 15 ans : le risque de cancer des poumons, de la bouche et de la vessie est nettement diminué, l’espérance de vie rejoint celle d’un non-fumeur.