L’interview
Concilier sens et performance
2024 est marquée par le renforcement des réglementations européennes en matière de durabilité. Le Groupe Matmut n’a pas attendu cette année pour mener une politique financière 100 % durable. Décryptage avec son directeur des investissements, Léovic Lecluze.
La finance durable, c’est quoi ?
Léovic Lecluze : « Il s’agit d’investissements qui concilient performances financière, sociale et environnementale. Concrètement, cela consiste à intégrer des critères extra-financier dans ses décisions de placement. On parle de critères ESG : E pour environnement, S pour social et G pour gouvernance (au sens anglo-saxon du terme, à savoir la gestion responsable de l’entreprise). L’objectif de la finance durable est donc d’accompagner le développement d’entreprises écoresponsables sur le long terme en leur apportant des capitaux. C’est exactement ce que nous faisons à la Matmut avec nos fonds propres. »
Comment cela se traduit-il ?
L. L. : « Les fonds propres correspondent à ce que l’entreprise possède, c’est son patrimoine. Chaque euro investi à ce titre par le Groupe Matmut répond à une logique de durabilité. Cela se traduit notamment par l’exclusion de plusieurs secteurs, dont le charbon, le tabac, l’armement, les hydrocarbures non conventionnels, l’huile de palme, les produits chimiques dangereux…
En parallèle, nous menons une politique d’inclusion de fonds à impact environnemental ou sociétal. Nous investissons, par exemple, dans des entreprises dont la priorité est de préserver la biodiversité des forêts et des océans. Sur le plan social, nous finançons l’ouverture de microcrèches en zone rurale, de centres de santé nomades pour permettre l’accès aux soins à toutes et à tous… Et depuis trois ans, nous soutenons financièrement l’écosystème technologique français afin de préserver sur notre territoire les emplois d’un secteur innovant. »
On peut donc faire rimer sens et performance ?
L. L. : « Les fonds propres d’une entreprise témoignent de sa solidité financière. Nous ne les placerions pas dans des fonds durables si ça n’était pas rentable ! Non seulement investir de manière socialement responsable ne pénalise pas le rendement, mais cela bonifie notre performance sur le long terme. Plusieurs études de diverses sociétés de gestion françaises ont montré, à partir d’un historique des performances boursières entre 2010 et 2020, que, sur une décennie, la performance boursière des entreprises européennes bien notées en matière d’ISR était très supérieure à celle des entreprises polluantes, et supérieure à la performance d’un indice de référence du type CAC 40. Reflet de nos valeurs mutualistes, notre politique d’investissements durables a un bel avenir devant elle. »
C’est d’actualité !
Lancé en 2016 par le ministère de l’Économie et des Finances, le label ISR (Investissement socialement responsable) a été revu cette année pour renforcer ses critères d’obtention. Depuis le 1er mars 2024, un nouveau label est entré en vigueur. Principal changement : l’exclusion des entreprises qui exploitent du charbon ou des hydrocarbures non conventionnels, ainsi que celles qui lancent de nouveaux projets d’exploration, d’exploitation ou de raffinage de gaz ou de pétrole. Le Groupe Matmut mène et continuera de mener une politique rigoureuse de sélection de fonds durables.
Le saviez-vous ?
La finance durable est l’un des engagements de la Matmut en faveur de la durabilité. Découvrez tous les autres dans la déclaration de performance extra-financière sur : matmut.fr